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- La quarante haine.
La vie passe tellement vite et s'enchaînent les années
qui coulent inlassablement sans prendre le temps d'une pause;
une à une elles s'effritent sans que l'on puisse s'en retourner
et se meurent doucement, comme quand se fane une rose.
Il y a bien des manières, des façons de ne flétrir
trop prestement et freiner l'érosion qui me poursuit.
Je ne serais pas peu fière de la sentir s'endormir
et la jeunesse gardée, rester belle comme par magie.
Retarder le processus, ne pas voir mon corps s'user
le nier et l'exiler, le faire mettre en quarantaine.
Ne plus oser un rictus de peur d'un sourire ridé
de trentenaire amusée, me voici en quarante haine.